J. Wycart Templeuve Le 13 Mars 1943 Monsieur le Préfet du Nord à Lille Monsieur le Préfet, Je reçois ce jour notification de l'arrêté me relevant de mes fonctions d'administrateur des Ets Michel confection à Flines les Raches, en raison dites vous du peu d'empressement apporté à l'aryanisation de cette firme. J'ai pourtant fait tout le nécessaire pour y parvenir. Une insertion dans le journal "l'écho du Nord" m'a valu quelques 18 demandes de renseignements auxquels j'ai répondu par retour. Quatre personnes ont demandé à visiter les établissements, je les ai accompagnées.Toutes se sont récusées devant la somme réclamée. Vous m'aviez donné comme instructions de ne pas laisser avilir l'affaire dont j'avais la garde. Le prix demandé n'a pas été établi par moi. Le batiment, le mobilier, le matériel ont été ertisés par architecte et le fonds de commerce par une personne compétente. La valeur de l'ensemble : propriété de Flines et les 6 magasins de détail ainsi fixée se montait à 6 millions. Aucun des amateurs qui se sont présentés n'a pu mettre ce prix. Voila la seule et unique raison qui a empêché : l'aryanisation de la firme Michel. Si j'avais eu des ordres précis m'autorisant à vendre en détail maison par maison, il est très probable que l'affaire Michel serait maintenant liquidée. J'ai peut-être eu le tort de prendre trop à la lettre les instructions reçues. Je considère avoir apporté dans ma fonction toute la correction possible. L'affaire n'a fait que prospérer sous ma direction et le reproche de ne pas l'avoir encore réalisé ne m'est pas imputable, l'importance seule de l'affaire s'y est opposé. Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'assurance de ma considération distinguée |